Tango chinetoque

Genre(s) :

Epoque(s) :

Edition : Fleuve Noir

Dépot légal : 15 décembre 1965

Imprimeur : Imprimerie de Sceaux

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Fleuve noir Spécial Police n°511Tango chinetoque back
Prix : 3,30 F – 3,40 T.L. comprise
Dessinateur 1er plat : Michel Gourdon

Dédicace : Au professeur Alfred Sauvy, cette
grave étude sociologique, en très res-
pectueux hommage.
S.-A.

Moi, vous me connaissez ?
J’ai pas l’habitude de vous mener en bateau, et quand ça m’arrive, c’est moi qui rame ! Alors si je vous affirme que vous n’avez pas encore jamais lu un bouquin comme celui-ci, vous pouvez me croire ! Dans le Tango chinetoque, vous allez trouver des trucs qui vous feront dresser les poils des bras sur la tronche ! Vous y verrez comment, en Chine, on fabrique mille kilomètres d’autoroute par jour ! Comment un mouton tombe amoureux de Béru ! Comment Béru opère de l’appendicite un zig qui n’en a pas besoin ! Vous y verrez comment le Gros et moi on se paye une virouze dans le cosmos ! Parfaitement ! Et puis, l’amour à la chinoise, ça ne vous dit rien ?
Cette extraordinaire aventure se passe en Chine, mais on ne rit pas jaune pour autant. Et si le coq gaulois se fait déplumasser le dargif par moments, ça ne l’empêche pas de chanter fort !
Non, franchement, je plains Louis XVI qui est mort trop tôt pour avoir pu lire ça !
Ce sont les personnages qui créent l’aventure. Avec San Antonio et le Bérurier, le train s’emballe. A peine réveillés, les voilà embarqués pour une mission dans le désert du Sin Kiang, en Chine, décision prise sur un coup de tête entre la quinzième et la seizième tournée qu’ils s’offrent dans leur troquet habituel. Sitôt arrivés en Chine, les voilà pris en traque et forcés à se remuer les fesses pour échapper à leurs poursuivants. Sur leur route, ils se lieront d’amitié avec un mouton, que la faim les poussera parfois à confondre avec un chop suey, et parviendront à dénicher une base de lancement chinoise. La mission a-t-elle été menée à bien ? Peu importe, tout ce qui compte c’est de rentrer au bercail en traversant le ciel à bord d’une fusée, tout naturellement.

La surenchère ne fait pas peur à Frédéric Dard et surprend à peine. Les pensées de San Antonio ne s’imposent aucune limite, ni dans le fond, ni dans la forme. L’argot et les jeux de mots transforment la langue en un pot-pourri qui brasse de multiples origines et surtout beaucoup d’originalité. Le plaisir ne naît pas tant des propos en eux-mêmes que de leur musicalité. S’il était possible de mettre en scène les aventures totalement extraordinaires vécues par San Antonio dans ce livre, les dialogues se déploieraient dans tout leur éclat dans le cadre du milieu théâtral…
« On se répartit les effusions, on se distribue l’émotion, on se l’émiette, on se la fait goûter, on se l’entre-grume, on se la lèche, on se la boit, on se la décerne, on se la cerne, on y patauge, on la distille, on l’alimente, on l’éclabousse. D’autres bras m’enlacent, d’autres lèvres me composent. Je pleure aussi. J’ai le malheur qui ronronne dans ma poitrine comme le moteur d’un rasoir électrique. »

Ce livre est absurde, fatigant, épuisant, comme une fête endiablée à laquelle on aimerait quand même bien participer… Il présente un San Antonio qui fait figure de modèle d’héroïsme bien malgré lui : héros qui rate beaucoup de choses mais qui ne perd pas son aura grâce à sa capacité de riposter en dégainant son humour et son insouciance. San Antonio incarne une philosophie à lui seul : celle de la rédemption par le verbe comique. Et ce Tango Chinetoque en est une illustration brillante !
« Notre boussole est morte ! Nos couvertures n’existent plus. Nous voici dépouillés jusqu’à l’os. Nous n’avons même plus de poils occultes. »

Nuit de Chine, nuit pas câline, nuit pas d’amour
Assurément un des sommets de la série des San-Antonio, ce « Tango Chinetoque » paru en 1965 est un modèle d’action, de rebondissements et d’humour. Comme dit au verso du livre, c’est une aventure dans laquelle se cotoient San-Antonio, Bérurier, des Chinois sous Mao et un mouton. Dans laquelle on va dans l’espace. Dans laquelle on visite des rizières et des prisons chinoises. Dans laquelle le suspense et l’humour se mélangent adroitement. 250 pages de bonheur, un roman à lire à tout prix si on apprécie les San-Antonio ! Vraiment un des monuments de la saga !
Critique par Bookivore, le 24 septembre 2009

Voir aussi la critique d’Igor B. Maslowski parue dans Mystère Magazine n°219 d’avril 1966

Curiosité
: 1er volume de type 2

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