Votez Bérurier

Genre(s) :

Epoque(s) :

Edition : Fleuve Noir

Dépot légal : 1er trimestre 1964

Imprimeur : Imprimerie Foucault

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Fleuve noir Spécial Police n°391Votez Bérurier back
Prix : FRS 2,40 + TL
Dessinateur 1er plat : Michel Gourdon

Par autorisations spéciales du Préfet de Seine-et-Eure et du garde champêtre de Bellecombe, nous reproduisons fidèlement la plus étrange affiche électorale jamais placardée : Bellecombais, Bellecombaises !
On n’est pas ce que vous croyez !
La preuve, c’est que moi, Bérurier Alexandre-Benoît, inspecteur principal, je lance un défi à l’assassin de Bellecombe en me présentant à vos suffrages ! S’il veut m’empêcher de candider, qu’il y vienne !
La politique je m’ai toujours assis dessus, et sans coussins ! C’est pourquoi je me présente sous un parti nouveau dont moi et l’ex-adjudant Paul Morbleut, mon adjoint, on est les fondateurs et les membres virils : le P.A.F. (Parti Amélioré Français).
Ce soir, dans la salle des réunions, on vous définira notre programme.
Venez nombreux, l’assassin y compris ! Et surtout :
Votez BERURIER !!!

Le commissaire San-Antonio et sa mère Félicie passent leurs vacances dans la Seine-et-Eure. Il finit par être quelque peu ennuyeux, ce séjour à Saint-Turluru-le-Haut. Certes, l’ex-adjudant Morbleut apporte une certaine animation à l’hôtel, mais ils songent à partir. C’est alors que San-Antonio apprend qu’un crime a été commis à Bellecombe-sur-Moulx, la grande ville voisine. On a assassiné chez lui, à coups de revolver, le candidat de gauche aux prochaines élections partielles. Et c’est maintenant son adversaire de droite qui a été égorgé dans sa baignoire, tel Marat, à l’insu de sa famille présente. Voilà qui excite l’intérêt de San-Antonio. Il retrouve le commissaire Conrouge à Bellecombe, ayant reconstitué les faits dans les deux affaires. Il semble qu’il s’agisse d’un fantomatique criminel.
C’est l’inénarrable inspecteur principal Bérurier qui apporte à San-Antonio son ordre de mission, signé du Vieux, pour reprendre l’enquête. Béru s’installe dans le même hôtel, où il va comme toujours faire son show, et bientôt sympathiser avec l’ex-adjudant Morbleut. Après avoir interrogé le domestique du candidat de gauche, San-Antonio cherche à joindre son jardinier, qui était sur les lieux. Si le commissaire découvre le chien embroché de ce Mathieu Mathieu, le jardinier s’est évaporé. Peut-être est-ce un témoin gênant qui aurait préféré disparaître, pour sa propre sécurité. San-Antonio et Bérurier rendent visite à la veuve du second candidat. La scène du crime, c’est la salle de bains, où il parait bien incertain d’assassiner quelqu’un. Surtout que toute la maisonnée était à côté.
Si le criminel était un fou, il agirait ouvertement, contrairement à ce qui s’est produit pour les deux meurtres. Une filature permet à Béru de vérifier qu’un ami de la veuve est suspect, mais n’avait pas de raison de tuer l’autre candidat. Le dernier postulant à la députation, indépendant, est sous protection policière. Après avoir connu un beau succès lors d’un meeting, l’homme est mortellement agressé dans son garage. Quoique, l’hypothèse d’une possible mort accidentelle émise par Bérurier n’est pas si stupide.
Voilà que Morbleut et Béru ont une idée qu’ils pensent géniale : puisqu’il n’y a plus de candidats vivants, c’est Bérurier qui va se présenter aux élections de Bellecombe. Le Vieux menace de révoquer son inspecteur principal, mais Félicie intervient pour plaider sa cause. Avec son programme révolutionnaire et faute d’opposant, Béru a toutes ses chances. Entre un attentat à l’explosif visant le nouveau candidat et la piste d’une certaine Natacha, San-Antonio espère bien élucider finalement ces trois énigmatiques meurtres…

Ce roman démontre que les aventures de San-Antonio ne sont pas seulement un exercice de style sur le langage et une suite de situations débridées. Certes, on y retrouve avec un éternel plaisir le vocabulaire de l’auteur, qui enchante depuis toujours ses admirateurs. Bien sûr, dans toute sa démesure, le personnage de Bérurier est savoureux. On peut recommander son programme électoral, un vrai régal de fantaisie. L’adjudant retraité Morbleut, radical dans sa conception des enquêtes, pourrait bien ressembler au regretté comédien Noël Roquevert. On nous offre un peu de douceur pour compenser, avec la tolérante Félicie, mère de San-Antonio.
Surtout, cette histoire nous offre une véritable intrigue à suspense, d’un très bon niveau. L’aspect criminel est aussi subtil que solide. D’ailleurs, on peut noter les clins d’œil à Agatha Christie et au héros de Simenon : “J’avise un petit bistrot, tout ce qu’il y a de sympa. C’est le café de province, avec de vieux guéridons de marbre, des boiseries encaustiquées et un comptoir d’étain. Voilà que je me mets à jouer les Maigret, à c’t’heure !” Outre l’humour, c’est donc une vraie enquête qui rend ce roman passionnant.
Le Blog de Claude LE NOCHER

Le meilleur ?
Attention, monument d’humour.
Ecrit et publié en 1964, ce 56ème épisode (en comptant »Réglez lui son compte ») figure sans doute à la plus haute marche de mon classement des aventures du commissaire San-Antonio.
Alors qu’il coule, en compagnie de sa « brave femme de mère Félicie », quelques jours de repos dans la commune de Saint-Turluru-le-Haut, Sana découvre non sans surprise que l’on vient d’assassiner le candidat de gauche aux élections locales de la commune d’à côté. Stupeur désormais, lorsque le principal suspect, le candidat de droite, est retrouvé mort à son tour.
Une seule solution s’impose : trouver un nouveau candidat, et suivre ce dernier de très près. Les petits élus locaux oublient alors leurs ambitions personnelles, de peur de finir eux-aussi six pieds sous terre. A qui va-t’on alors faire appel ?
Cet opus contient certains passages mythiques, à l’instar du programme de Bérurier dont je ne souhaite pas gâcher le contenu en vous le dévoilant ici ; ou encore des échanges savoureux (puis même de l’alliance) entre sa majesté et un vétéran de l’armée nommé Morbleut.
Comme le titre du roman le laisse suggérer, le personnage de Bérurier tient ici le rôle principal. Rarement Dard ne parviendra à lui faire prendre une telle ampleur qu’au sein de ce « Votez Bérurier ! « , tant l’infâme révèle jusqu’ici insoupçonnées : finesse, perfidie, et poujadisme notamment. Les jeux de mots y sont exceptionnels et les situations plus cocasses les unes que les autres.
Bref, le San-Antonio que je recommande à ceux qui n’en ont jamais lu.
Critique par ALF, le 15 février 2013

Ce livre a été commercialisé avec le bandeau ci-dessous célébrant l’attribution le 21 octobre 1963 du Prix  de l’Académie Rabelais à Frédéric Dard pour l’ensemble de son oeuvre.

Curiosité : Le dernier plat évolue avec maintenant une publicité pour Six collections sur fond d’hexagone.

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