Mets ton doigt où j’ai mon doigt

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Edition : Fleuve Noir

Dépot légal : 3ème trimestre 1974

Imprimeur : Imprimerie Bussière, Saint Amand

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Collection S.A. 26 (n°84 par chronologie)Mets ton doigt où j'ai mon doigt back
Illustrateur 1er plat : Photo O. DECAUX

San-Antonio n’aurait pas du mettre son doigt là où son poteau d’enfance avait son doigt ! Trop tard, notre beau commissaire était pris dans l’engrenage… A partir d’un instrument oublié dans le bide du dit poteau par un chirurgien, Sana va se trouver pris dans une spirale infernale.
Un scandale tout d’abord avec les photos compromettantes de Madame X à la une des journaux, des morts suspectes, une disparition, un suicide, une police secrète et surtout un Achile qui s’arracherait les cheveux s’il lui en restait ! Rendez-vous compte … Monsieur X, LE candidat ! Non il ne peut pas laisser cet impertinent de San-Antonio aller trop loin dans cette enquête déjà trop délicate.
San-Antonio est vraiment unique ! Je ne connais aucun autre auteur de polar capable de partir d’un tapin pour finir dans l’espionnage politique ! Un vrai régal de suivre ces enquêtes toujours plus surprenantes
Critique écrite par Arsenik le 27/09/2006

Dans la France de 1974. Un vieux copain du commissaire San-Antonio le contacte après avoir trouvé par hasard une curieuse photo. Il s’agit d’un cliché montrant Mme X, épouse d’un politicien en vue, dans une posture compromettante. Des photos sexuelles de cette dame ayant déjà été divulguées dans la presse, ça nuit au prestige de son époux. San-Antonio ne tarde pas à mettre la main sur l’auteur des clichés malsains. Quelque peu énervé, l’inspecteur Bérurier bouscule ledit photographe. Celui-ci décède bientôt, pas à cause des coups, mais d’une piqûre d’insecte. San-Antonio interroge chez elle Mme X, qui nie l’obscénité des photos pour lesquelles elle posa. Vertueuse ou pas, elle devient intime avec San-Antonio.
C’est le vieil inspecteur César Pinaud qui découvre le secret de l’appareil photo. Alors que San-Antonio révèle le trucage à M.X, son épouse fuit leur domicile. On retrouve sa voiture dans la rivière l’Yonne. Le suicide est probable, ce qui cause de la peine à San-Antonio. De loin, un grutier a été témoin des faits. Il affirme qu’une deuxième voiture attendait Mme X. Sous sa tristesse hypocrite, le mari est plutôt surpris quand le commissaire lui apprend que sa femme est possiblement en vie. Une piste mène San-Antonio chez les frères Victor et Hugo Drouet, qui ont d’étonnants métiers. L’un est insulteur, l’autre est rêviste. L’enquêteur teste leurs méthodes, mais aucun des deux ne semble connaître Mme X.
Peu après, San-Antonio et Pinaud son braqués par un certain Albéric Casuel, qu’ils réussissent à arrêter. Il s’avère que c’est un homme de mains engagé par le politicien. Celui-ci aurait monté un plan tordu pour simuler le suicide de Mme X, afin d’améliorer son image. Le Vieux, le supérieur de San-Antonio, semble fort embêté : “Ne créons pas d’incident dont la Raison d’État risquerait de souffrir. Notre pays, messieurs, est une vaillante et altière nation, mais si blessée, si écornée, si traumatisée, si ébréchée par des scandales de toutes natures. N’ajoutons pas ce vilain bubon à ses écrouelles.” Paroles raisonnables, sauf que l’affaire est relancée quand on retrouve le cadavre noyé de Mme X près de Sens.
Chargé de l’autopsie, le Dr Rapière est spécialisé dans la jouissance féminine, de manière très personnelle. À l’heure où le Vieux exige que l’affaire soit close, le Dr Rapière se joint à San-Antonio et Bérurier. C’est encore l’inspecteur Pinaud qui va dégoter une bonne piste, grâce à une Jaguar. San-Antonio utilise la ruse pour approcher l’architecte Meissonier. Très avide de sexe, ce monsieur l’invite à une partouze mondaine. Si elle se conclut par un incendie, c’est pour masquer que l’hôte a été éliminé par une piqûre d’insecte. Ce sac de nœud déplait de plus en plus au commissaire San-Antonio, qui découvrira finalement toute la vérité…
Ce polar réunit évidemment les grandes qualités de cette série : l’imagination langagière de l’auteur, et sa virtuosité à nous offrir de multiples rebondissements. En outre, il est bon de souligner que ce roman date de 1974, car c’est en mai de cette année-là que des élections présidentielles anticipées désignèrent le nouveau président. De façon détournée, San-Antonio utilise le contexte politique d’alors, beaucoup de politiciens visant la succession de Pompidou. Ce dernier et son épouse n’ayant pas été épargnés par de supposés scandales sexuels.
Il est aussi question d’une police secrète, nommée le RETICULE. Qui est un synonyme du mot SAC. Il existait à cette époque une police parallèle gaulliste portant ce nom, le Service d’Action Civique, milice dissoute en 1982. L’allusion est claire. L’auteur s’autorise encore certains coups de griffe : “Ce qui tue la France, c’est l’autorité… “Du Pouvoir”. Ils en détiennent une parcelle, alors chacun se prend pour “Le Pouvoir”. Voyez par exemple comme un flic, dans la rue, il est agressif avec tout le monde. N’lui suffit pas d’être flic, faut, en supplément qu’il soit méchant. C’est gratis, ça, sa méchanceté. Elle lui sert à rien d’autre qu’à se faire honnir. Mais il se croit obligé à cause “du Pouvoir”. Et c’est ainsi de bas en haut de l’échelle. On crève de l’autorité”.
Qui prétendra que San-Antonio, c’est juste des petits polars sympas ? Humour, parfois grinçant on le voit, et péripéties inattendues à foison, ces romans-là ne manquaient pas d’intérêt.
Chronique de Claude Le Nocher

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