N° 206 de la collection Angoisse.
Dessinateur 1er plat: Michel Gourdon
Une petite fille orpheline suite à la mort accidentelle en voiture de ses parents est recueillie par son grand-père, ancien chirurgien esthétique renommé et son aide ménagère Mélanie qui vivent dans une maison isolée à la campagne.
Félicie est heureuse dans cette nouvelle famille.
Un soir, c’est le drame…
Mélanie ouvre à deux hommes qui investissent la maison après l’avoir tué de sang-froid.
Il s’agit de deux repris de justice dont l’un veut se faire refaire une nouvelle tête pour échapper aux recherches.
Félicie sur les conseils avisés de son grand-père s’est cachée dans l’ancien cabinet médical et , de ce fait,assiste cachée à l’opération.
Après l’opération, le malfrat avec son visage entouré de bandelettes, exécute de sang-froid le chirurgien et son complice pour ne pas laisser de témoins connaissant son nouveau visage.
Félicie, témoin caché, s’évanouit sous le choc.
Félicie, pour une 2ème fois orpheline, est pensionnaire jusqu’à sa majorité dans une grande maison d’éducation payée par la fortune de son grand-père.
Le jour de l’anniversaire de sa majorité, un clerc de notaire vient la chercher pour la conduire au notaire responsable de la gestion de la fortune de son grand-père qui lui a été transmise par héritage.
Félicie tombe amoureuse de ce clerc de notaire, lui signe des tas de papier sans les lire, l’épouse et tombe enceinte…
Le bébé, né prématuré, est confié à une nourrice car Félicie a du mal à se remettre de ses couches.
Un mois après, elle peut enfin voir son bébé et c’est le choc: il a le Visage de l’assassin avant son opération…
Pourquoi penser que ce livre a été écrit par Frédéric Dard?
Alexandre Clément, dans son livre « Frédéric Dard, San-Antonio et la littérature d’épouvante » nous donne quelques clés:
-Tout d’abord, l’héroïne s’appelle Félicie, comme la maman de San-Antonio
-Certains éléments peuvent être rapprochés de la manière Dard du début des années 60. D’abord, la description de la médiocrité de la vie quotidienne. L’amant de Félicie est un misérable clerc de notaire qui jusque là n’a pas réussi grand chose dans sa vie.
– D’autres thèmes sont aussi empruntés à l’univers de Frédéric. Notamment la description d’une solitude matérielle représentée par des demeures isolées tombant en décrépitude, perdues dans la nature.
– L’héroïne est seule, comme ses consoeurs de « L’accident » ou du roman » Les scélérats » ou bien encore de « Cliniques pour pauvres » de José Michel, un autre pseudo probable de Frédéric Dard.
C’est un ouvrage très bien écrit, fait de phrases courtes et simples, où l’équilibre entre la description des sentiments et celle des décors et des paysages est parfaitement dosée.
Certes la fin de l’ouvrage est complétement bancale, cela est dû à mon sens au happy end, ce qui est assez rare lorsque les ouvrages sont signés Frédéric Dard. Mais probablement c’est la difficulté à trouver une fin qui le satisfasse qui a empêché Dard de publier ce livre sous son nom.
L’ennemi dans l’ombre n’a cependant pas été écrit par Frédéric Dard, mais par Hélène Simart qui avait pris le pseudonyme d’Agnès Laurent (Voir Newsletter n°7)