La nuit des espions

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Edition : Fleuve Noir

Dépot légal : 4ème trimestre 1959

Imprimeur : Imprimerie commerciale d’Yvetot

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224 pages de format 10 sur 17
Collection Fleuve Noir Espionnage n°211 bis
Prix : 240 FRS ou N.F. 2,40
Illustrations couverture : Photomontage réalisé par Brantonne

Cet ouvrage de Robert Chazal, publié quelques mois après la sortie du film La nuit des espions réalisé par Robert Hossein, est en fait la novélisation de ce film.
Dans sa préface, Robert Hossein explique bien comment il en est arrivé à faire ce film à deux personnages à partir de son expérience précédente de Toi le venin, film à trois personnages inspiré par le roman de Frédéric Dard C’est toi le venin.
Il indique aussi les circonstances qui l’ont amené à demander à Robert Chazal d’écrire ce roman.

Certaines personnes pensent que c’est Frédéric Dard qui se cache sous le pseudonyme de Robert Chazal pour l’écriture du roman ou bien encore que Frédéric Dard a participé à l’élaboration du film tiré de ce roman. Quelques informations trouvées sur internet vont aussi dans ce sens.
Ainsi, les notices Unifrance et Allo Ciné du film La nuit des espions mentionnent toutes deux que l’auteur de l’œuvre originale est Frédéric Dard. C’est d’autant plus faux que le film a été réalisé avant que ne paraisse le roman.
Par ailleurs, le site cinéma français de Bernard Savalle indique aussi que Frédéric Dard est l’auteur de l’œuvre originale et qu’il est aussi coscénariste du film. Doublement faux pour le roman et pour le film. Frédéric Dard n’est crédité nulle part pour le film, que ce soit sur les affiches ou le dossier de presse.
Il suffit de lire l’interview de Robert Hossein dans Cinéma 59 n°40 (page 48) où il mentionne clairement que La nuit des espions est pour lui le premier film vraiment personnel qu’il a réalisé. Il dit encore « La nuit des espions est un film d’amour, tendre et cruel, secret et désespéré; j’y ai mis toute mon âme, toutes mes aspirations. »

Paul Maugendre, dans sa chronique reprise dans son intégralité ci-dessous, est sans appel sur le fait que Frédéric Dard n’est pas l’auteur du roman.

Hiver 41. Les responsables de l’antenne des services secrets allemands, basée à Londres, confie à Elga des documents confidentiels qu’elle doit remettre dans un petit village de Normandie à un de ses compatriotes. Les services secrets britanniques sont sur les dents et investissent l’immeuble où se tient la réunion. Elga parvient toutefois à échapper au filet. Aussitôt les Anglais ripostent et un agent féminin se rend en France afin de rencontrer l’espion allemand et lui fournir de faux documents. Parallèlement un agent masculin est lui aussi envoyé en France et prendre si possible la place du Teuton au cas où Elga parviendrait à quitter le sol britannique et accomplir sa mission. La rencontre entre la femme et l’homme a lieu à l’endroit indiqué, mais chacun est sur ses gardes. N’est-il pas en face de l’ennemi ou au contraire de son compatriote ? Comme le déclare Robert Hossein dans sa préface : « …La situation est complexe. L’homme et la femme peuvent être l’un et l’autre Anglais ou Allemand. L’on voit le jeu des combinaisons : deux Anglais; deux Allemands; un Anglais et une Allemande; un Allemand et une Anglaise. Et cela sans certitude possible. Avec la complication supplémentaire des rapports sentimentaux inévitables entre deux êtres jeunes, beaux, et qui, s’ils ne sont pas de la même race géographique, sont de la même espèce humaine ; celle des audacieux, des aventuriers, des conquérants, des héros ».
Cette intrigue, qui se déroule quasiment en vase clos, est l’adaptation romancée du film La nuit des espions, co-écrit et réalisé par Robert Hossein avec dans les rôles principaux Robert Hossein et Marina Vlady. La novellisation de ce scénario pêche d’un manque de liant, de lyrisme, écrit d’une façon sèche, dense, froide, presque comme s’il s’agissait d’un nouveau scénario. Chaque geste, chaque action sont décrits soigneusement, mais il manque ce petit plus du romancier qui se libère d’un carcan pour en faire une œuvre originale. Il manque la sympathie, l’affection de l’auteur pour ses personnages. Il manque l’émotion. On a peine à retrouver la patte de Frédéric Dard malgré les assertions de certains qui voient du Dard partout, lui prêtant moult pseudonymes, dont certains s’avèrent de véritables affabulations. Robert Chazal, né le 3 septembre 1912 à Saint-Nom-la-Bretèche (Yvelines) a été rédacteur en chef de Cinémonde, chef du service des spectacles de Paris-Presse, puis de France-Soir et du Journal du Dimanche. Critique cinématographique de France-Soir, il était président d’honneur du Syndicat de la critique de cinéma et a produit de nombreuses émissions radiophoniques et télévisées, dont Pour le cinéma. Il fut également l’auteur de romans et d’ouvrages sur le cinéma, consacrés à Marcel Carné, Jean-Paul Belmondo, Louis de Funès, Gérard Depardieu, Les années Cannes.
A signaler que, une fois n’est pas coutume, que la couverture n’est pas signée par Gourdon mais par Brantonne.
Chronique de Paul Maugendre http://www.jazzradio.fr/news/polars-jazz/4954/robert-chazal-la-nuit-des-espions

Outre ses métiers de critique de cinéma, de journaliste, de producteur de radio et de télévision, Robert Chazal est l’auteur de plusieurs autres ouvrages :
Vedettes à louer, Editions Rabelais, 1958.
Marcel Carné (choix de textes et propos), collection Cinéma d’aujourd’hui, Seghers, 1965.
Jean-Paul Belmondo, Éditions Denoël, 1971.
Louis de Funès, Paris, Éditions Denoël, collection Étoiles, 1972.
Gérard Depardieu, l’autodidacte inspiré, Hatier, 1982.
Michel Piccoli le provocateur, éditions France-Empire, 1989.

Il a aussi co-adapté  en 1994 avec Robert Hossein et Jean Serge la pièce de théâtre « La nuit du crime » d’après Steve Passeur,

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