« Au Massacre mondain » est l’enseigne d’une salle de spectacle miteuse, un beuglant où, pour subsister, aboutit un jour Carmona, chanteur de talent mais sans ressources. Pour subsister, il s’y produit dans un spectacle d’une vulgarité affligeante.
La chance semble le servir en plaçant sur son chemin le brave libraire Grillot, pourvu de revenus confortables, qui lui fera connaître Félicie. Ce sera entre elle et Carmona le coup de foudre.
Félicie, femme passionnée, calculatrice, aura pour le chanteur bien d’autres ambitions. Mais, pour les réaliser, elle ira très loin…
Ce roman d’une remarquable tension dramatique dépeint en Carmona un personnage prédestiné au malheur. Quant à Félicie, elle illustre un thème que l’on retrouvera fréquemment dans l’oeuvre de Frédéric Dard : celui de la femme amoureuse et perverse qui conduit fatalement l’homme à sa perte.
Ce roman est précédé d’une préface particulièrement élogieuse, rédigée sous forme de lettre, de Georges Simenon. L’édition originale de ce livre, sur papier spécial, est constituée de 5 exemplaires marqués de A à E, 20 exemplaires numérotés de VI à XXV, 25 exemplaires numérotés de 26 à 50.
Ce livre constitue le premier volume de la collection « DESTINS »
Dédicace : A mon maître ès Radio Lucien FARNOUX-REYNAUD
A mes amis Edouard TERRIER et Lucien ROUSSET
Lucien Farnoux-Reynaud fut le chroniqueur des journaux » Le Gaulois » et » Le Crapouillot ». C’est aussi un écrivain qui publia, entre autres:
Le lapidaire des soirs (1917)
Le jongleur triste (1923)
L’Aventure comique ou Molière sans littérateurs (1944)
Ci-dessous quelques lignes à son propos écrites par Marcel-E. Grancher, extraites de son livre » Au temps des pruneaux », éditions Lugdunum, 1er trimestre 1946
Quant à Lucien Farnoux-Reynaud, le brillant chroniqueur du Gaulois et du Crapouillot, il demeurait fort digne en toutes circonstances et conservait son monocle vissé sous l’orbite, même quand l’immense boulanger Serratrice le soulevait, tête en bas et pieds en l’air, en le secouant comme un sac de farine. Cher Lucien, charmant et spirituel camarade, d’humeur toujours égale, que de joie n’apporta-t-il pas, lui aussi, à notre petite bande ! Une nuit qu’il traversait le pont de la Guillotière en compagnie de mon secrétaire, Frédéric Dard – lequel venait d’obtenir le Prix Lugdunum pour son remarquable roman : Monsieur Joos et continuait à fêter ce succès – un coup de vent emporta le chapeau de Farnoux. Dans le noir, ce qui est l’occasion ou jamais de le dire, les deux compères se précipitèrent à la poursuite du facétieux couvre-chef.
– Je l’ai ! s’écria bientôt Frédéric Dard.
– Comment ? s’étonna Lucien, à l’autre bout du pont. Je l’ai aussi…
Il fallut bien se rendre à l’évidence : ils avaient récupéré deux chapeaux : celui de Farnoux été celui d’un passant inconnu. Les deux amis s’en retournèrent à la « Maison de la Presse », afin d’arroser ça…
Citation : L’auteur s’excuse d’avoir moins d’imagination que la vie.