ARTS

Avant la vogue du Nouvel Observateur ou l’Express, il y eut Arts, qui connut son heure de gloire dans les années 50. L’hebdomadaire faisait bien sûr son miel de l’actualité culturelle, mais aussi de faits divers, comme lors de l’affaire Dominici : Giono s’improvisa alors chroniqueur judiciaire, et c’est un nom célèbre parmi tant d’autres à avoir collaboré au journal, grands écrivains du temps ((Nimier, Cocteau, Ionesco, Blondin, Vailland, Perec, Vian…) comme gens de lettres et de médias (Debray, Labro, Sollers, Dabadie…) bientôt appelés à un peu tout. Arts semblait privilégier la liberté : c’est-à-dire qu’il pouvait accueillir des opinions antagonistes, qu’il n’imposait pas une longueur de papier à ses rédacteurs, et que ceux-ci n’étaient même pas tenus d’avoir une grande connaissance de leur sujet – le cocktail, très français, à base d' » humeur  » et de fortes têtes.

Au départ, un vieux journal appartenant à Georges ­Wildenstein, galeriste renommé, intéressé surtout par les cimaises. Après quelques mues successives, où Louis Pauwels joua un rôle important, l’hebdomadaire trouva en 1954, son chef, sa formule et, pourrait-on dire, son âme. Le démiurge inattendu, auteur de cette métamorphose décisive, était Jacques Laurent. Grâce aux bénéfices faramineux engendrés par Caroline chérie, il put acquérir en 1954 la vieille gazette un peu somnolente pour en faire l’hebdomadaire de ses rêves, celui qu’attendaient de nombreux lecteurs, surtout ­jeunes, saturés de morosités post-existentialistes ou crypto-marxistes. Ce fut comme si on rendait l’électricité après une longue panne, et arts, lettres et spectacles retrouvèrent un air de fête oublié depuis longtemps.

ARTS se définit lui-même comme l’hebdomadaire de l’intelligence française.

Ce journal de 16 pages consacré aux lettres, aux spectacles et à la musique a paru de 1952 à 1966.

En 1962, son Directeur Général était René Seguin et son gérant Philippe Huisman.

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