A Christine Garnier, qui aima la pièce.
A Robert Hossein, qui réalisa le film.
A Armand de Caro, qui voulut le roman.
Cette dédicace multiple s’explique par la déclinaison de cette oeuvre sous 3 formes dans l’ordre chronologique peu commun prévu suivant : pièce de théâtre, film et livre. Cependant, le livre, écrit en très peu de temps par Frédéric Dard, réussit à sortir avant le film et l’ordre réel de sortie est : théâtre, livre et film.
Christine Garnier, de son vrai nom Raymonde Germaine Cagin, est une romancière, journaliste et critique de théâtre née à Troisvaux (Pas-de-Calais) le 23/01/1915 et morte à Auvers-sur-Oise (Val d’Oise) le 16/06/1987. Elle a aussi écrit sous le pseudonyme de Doéllé.
En 1952, la journaliste française Christine Garnier, au demeurant maîtresse de Salazar, écrit un roman hagiographique, Vacances avec Salazar, qui met en scène ce « dictateur malgré lui », sous la figure paternaliste d’un chef entièrement dévoué à sa patrie.
Contrairement aux idées reçues, la vie sentimentale d’Antonio de Oliveira Salazar fut encombrée. Le maître du Portugal entre 1933 et 1968 avait un slogan pour sa politique isolationniste : « orgueilleusement seuls ». D’évidence, il ne se l’appliquait pas. L’ancien séminariste, jadis troublé par la belle Felismina, officiellement célibataire, ascétique et saturnien, fut un homme couvert de femmes. Jouant la discrétion jusqu’à l’effacement – comportement rarissime chez les dictateurs qui sont enclins à jeter leur ego démesuré à la face du monde – il affirmait que les « bonnes ménagères » ont « beaucoup à faire dans leur maison, ne fût-ce que dans l’apprêt du repas et le soin des vêtements ». Cela ne l’empêcha pas de tomber follement amoureux, en 1951, d’une jeune femme libre : une journaliste française nommée Christine Garnier. Mais le Doutor n’en démordra pas : « On peut faire de la politique avec le coeur, mais on ne peut gouverner qu’avec la tête. »
Afin d’asseoir l’idéologie de l’Etat Nouveau, le Secrétariat à la Propagande, sous l’égide en particulier de son célèbre directeur, António Ferro, se chargeait de l’enrobage de l’action politique et idéologique très marquée de Salazar grâce à la publication de nombreux ouvrages dont la rédaction fut confiée à des écrivains connus. En France, Paul Maurras, Paul Valéry et Henri Massis, par exemple, ont produit quelques récits dithyrambiques à la gloire du régime salazariste.
Autre livre de Christine Garnier: « La fête des sacrifices », caractérisé par son profond pessimisme concernant les rapports interraciaux. Le fil ténu d’une impossible entente et d’une vaine communauté lie entre eux les faits et les idées. On apprend ici et de la part d’une Française, que la race blanche et la race noire ne sont pas faites pour se comprendre, ni pour s’aimer, encore moins pour bâtir ensemble quelque chose de viable : parents, politique, coutumes ou religions les désuniront nécessairement.