Fleuve noir Spécial Police n°613
Prix : 3,30 F – 3,40 T.L. comprise
Dessinateur 1er plat : Michel Gourdon
Fallait bien que ça arrive un jour ! A force de cavaler côte à côte, Béru et moi, on a fini par se retrouver face à face. Et quand le Gros se met à faire du zèle au point de nous valoir une nouvelle guerre contre l’Allemagne, croyez-moi, c’est duraille d’arranger les bidons. Aller à l’autre bout du monde pour se tirer la bourre, c’est un comble, non ? En tout cas, j’en connais un qui nous a bien eus, tous les deux. Je vous dis pas son blaze, il est dans le bouquin !
Vous, lecteurs de San-Antonio, vous connaissez tous l’amitié qui lie le commissaire à son inspecteur Bérurier ! Vous savez tous à quel point les deux hommes sont main dans la main au travail comme dans la vie, l’un étant toujours là pour épauler l’autre dans le pire comme dans le meilleur. Mais comme dans toutes relations, qu’elles soient amoureuses ou amicales, il y a des hauts et des bas (une bonne engueulade ça entretient l’amitié comme on dit) et ce qui devait arriver arriva dans cette enquête : nos deux compères se sont pas côte à côte mais bien face à face.
Tout commença quand San-Antonio refusa une enquête que voulait lui confier le tondu. Il devait retrouver Vosgien, un opposant politique réfugié au Brésil et qui a subitement disparu. N’étant pas un hors-la-loi, Vosgien n’avait pas à être pourchassé par la police française aux beaux yeux du commissaire. C’est ainsi que Bérurier se trouva en charge de retrouver ce fameux Vosgien. Entre-temps, San-Antonio rencontra un homme, ami de Vosgien, qui lui proposa la même mission ! Allez savoir pourquoi il accepta l’offre de cet inconnu et pas l’ordre de son patron, lui-même ne le sait pas.
Voila nos deux amis enquêtant chacun de leur coté pour la même cause : retrouver un homme disparu. Bien sûr le lecteur va très vite comprendre pourquoi et comment Vosgien a disparu aux yeux de ses amis comme de ses ennemis, mais l’important dans ce roman n’est pas franchement l’intrigue mais l’opposition de deux amis qui ne peuvent vraiment pas ni vivre l’un sans l’autre ni travailler en opposition ou en solitaire. Ils doivent se battre contre eux-mêmes pour ne pas dévoiler à l’autre ce qu’ils ont découvert de leur coté.
Voila un épisode intéressant, pour une fois ce n’est pas un duo qui enquête mais une sorte de duel duquel aucun des deux ne sort vainqueur. On y voit un San-Antonio amputé de son bras droit et un Béru ma foi assez débrouillard mais à qui il manque une certaine finesse dans l’action. On comprend bien que ces deux là sont vraiment inséparables.
Critique écrite par Arsenik le 16/07/2007