Les yeux sans visage – CPM

Edition : Carterie artistique et cinématographique/ Encyclopédie du Cinéma

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Les yeux sans visage 2Il existe trois cartes postales relatives à ce film.
Celle du haut, référencée EDC 1148 VIS. 1, est illustrée par Clément Hurel.
Les deux autres sont illustrées par Jean Mascii, celle ci-dessous étant référencée EDC 936 VIS. 3.

Voir aussi les affiches du film.
Date de sortie : 11 janvier 1960 (France). Tournage du 10 février au 5 avril 1959
Réalisation : Georges Franju, d’après le roman éponyme de Jean Redon, qui en fait a été écrit par Frédéric Dard.
Scénario : Pierre Boileau, Pierre Gascar, Thomas Narcejac et Claude Sautet, d’après le roman éponyme de Jean Redon
Dialogue : Pierre Gascar
Adaptateur : Claude Sautet
Production : Champs-Élysées-Productions (Paris), Lux Films (Rome)
Musique : Maurice Jarre
Photographie : Eugen Schüfftan
Distribution
Pierre Brasseur : le docteur Génessier
Alida Valli : Louise
Juliette Mayniel : Edna Grüberg
Édith Scob : Christiane Génessier
François Guérin : Le docteur Jacques Vernon
Alexandre Rignault : l’inspecteur Parot
Béatrice Altariba : Paulette Mérodon
Charles Blavette : l’homme de la fourrière
Claude Brasseur : un inspecteur
Michel Etcheverry : le docteur Lherminier, médecin légiste
Yvette Etiévant : la mère du petit malade
René Génin : Émile Tessot
Lucien Hubert : un homme au cimetière
Marcel Pérès : un homme au cimetière
Birgitta Justin : Juliette
Gabrielle Doulcet : Une admiratrice du docteur Génessier
Charles Bayard : Un homme à la conférence
Jimmy Perrys : Un homme à la morgue
France Asselin
Corrado Guarducci
Charles Lavialle : Le concierge
Max Montavon

Résumé du film
Le docteur Génessier (Pierre Brasseur) est un neurochirurgien réputé, dont les recherches scientifiques, et en particulier celles concernant les hétérogreffes, lui ont assuré une renommée internationale. Mais un drame a bouleversé sa vie : sa fille Christiane (Édith Scob), complètement défigurée à la suite d’un grave accident, a disparu de la clinique où elle était en traitement. Un jour, on repêche dans la Seine le corps d’une jeune fille au visage rongé, et Génessier, convoqué à la morgue, reconnaît formellement sa fille. Les obsèques ont lieu le surlendemain. Mais une jeune patiente, portant un masque blanc inexpressif pour dissimuler son visage meurtri est recluse dans la villa du médecin. Ce dernier a installé un laboratoire dans sa propriété où il pratique régulièrement des expériences sur des chiens qu’il garde captifs. C’est aussi le lieu dans lequel son assistante et complice attire des jeunes femmes pour prélever leur visage et les greffer sur celui de sa fille, Christiane. Les greffes se succèdent et échouent jusqu’au jour où une opération semble réussir. Christiane retrouve alors son visage.
Mais progressivement, les tissus de la peau se dégradent et les nécroses réapparaissent. Désespérée, seule, Christiane appelle au téléphone son ancien fiancé, Jacques qui la croit morte. Il avertit alors la police qui entame une enquête sur la clinique et la disparition des jeunes femmes. Par manque de preuves, les policiers abandonnent leur enquête laissant une dernière malheureuse aux mains du chirurgien.
Découvrant la nouvelle victime, Christiane décide de mettre fin à ce cycle infernal. Elle délivre donc la jeune fille, tue l’assistante et lance les chiens sur son père. Enfin libérée, elle retire son masque blanc et entourée de colombes, s’enfonce dans une forêt sombre et mystérieuse.

Les Yeux sans visage est sans doute la première des rares incursions du cinéma français dans le cinéma d’épouvante. Entre horreur réaliste et poésie, l’histoire d’un savant, certes fou, mais d’amour pour sa fille défigurée, prêt à tout pour lui redonner son visage et son sourire. Le docteur Génessier est un homme normal, mu ni par la haine ni par le sadisme, un père aimant et non un docteur Mabuse. Drame de l’amour fou, Les Yeux sans visage questionne la passion, la déraison, la science et ses déviances. Un film d’épouvante sans monstres, proposant une vision désespérée de l’humanité.
Héritier du réalisme poétique et du surréalisme, Franju déclarait : « ce qui me plaît, c’est ce qui est terrible, tendre et poétique ». La mise en scène installe un climat de peur palpable grâce au jeu atone des comédiens (Brasseur et Valli, son âme damnée, sont glaçants), à la précision des descriptions (les scènes d’opérations filmées comme des documentaires), et surtout au noir et blanc d’Eugen Schüfftan, un des artisans de la lumière du cinéma expressionniste allemand, auteur de ce clair-obscur saisissant.
Il fallait beaucoup d’audace pour oser un tel film, le calme presque monstrueux de Pierre Brasseur et la légèreté de fée de Melle Scob pour le rendre supportable. Mais le film d’épouvante possède des titres de noblesse et Franju n’a pas oublié la grande règle qui consiste à traiter l’irréel avec le maximum de réalisme. […] Les ancêtres de ce film habitent l’Allemagne, cette Allemagne de la grande époque cinématographique de Nosferatu. De longue date nous n’avions pas retrouvé la sombre poésie, l’hypnose que provoquent le macabre, les maisons funestes, les monstres fabuleux de l’écran. […] Franju n’hésite pas au bord. Il plonge. Il nous mène implacablement jusqu’au bout de ce que nos nerfs supportent.» (Jean Cocteau, cité dans Georges Franju, Gabriel Vialle, Seghers)
D’après Jacques Morice (Télérama) : « Franju, formidable alchimiste du réel et du fantastique, a façonné au scalpel un pur film d’épouvante d’une poésie folle. »

Des plumes au scénario
Pour travailler à l’adaptation du roman de Jean Redon, on fait appel à de grands noms : Pierre Boileau et Thomas Narcejac, auteurs en commun de nombreux romans policiers à succès, et Claude Sautet qui allait cette même année réaliser son premier film, Classe tous risques.

En 1962, l’Espagnol Jesús Franco réalisera un premier remake des Yeux sans visage sous le titre sous le titre L’Horrible Docteur Orlof, qui sera suivi de ce que qu’on peut considérer comme une sorte de suite en 1988, avec Les Prédateurs de la nuit.

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