Envoi de Frédéric Dard à l’attention de Mohamed Lebjaoui fait dans l’ouvrage Je le jure paru en 1975.
Texte de cet envoi :
Pour Mohamed Lebjaoui
qui est devenu mon ami.
De tout coeur
Son
Antonio
1975
Mohamed Lebjaoui a eu l’occasion de croiser Frédéric Dard en Suisse lorsqu’il a décidé de s’y exiler à partir de 1965.
Né le 20 février 1926 à Alger près de la Casbah, Mohamed Lebjaoui est un commerçant et homme d’affaires connu pour être le « Monsieur Bons offices » entre les partis nationaux algériens. Il est à l’initiative de la création de l’Union générale des commerçants algériens. En décembre 1956, il prend la direction de la Fédération de France du FLN (décembre 1956 et est à l’initiative de la création de l’Amicale générale des travailleurs algériens en France (AGTA). Homme de libre parole et non d’appareil, M. Lebjaoui n’est pas « un homme de l’ombre ». Avec quelques imprudences, les dirigeants algériens multiplient les réunions en janvier 1957 pour préparer la grève des huit jours (27 janvier-début février) à l’appel de l’UGTA et du FLN. Les discussions portent aussi sur l’ouverture d’un « second front » en France. Mohamed Lebjaoui est arrêté le 27 février 1957 et sera maintenu en détention plus de cinq ans dans les prisons de Fresnes et de la Santé.
À l’indépendance, M. Lebjaoui tente sans réussir un retour politique sous Ben Bella. Il devient opposant après le coup d’État militaire de Boumédienne du 19 juin 1965. Exilé à Genève, il fait ensuite des allers et retours sur Alger.
Dans son livre de belle facture publié en 1970, « Vérités sur la Révolution algérienne », M. Lebjaoui est le premier ancien dirigeant du FLN, à présenter les éléments de vérité sur l’assassinat au Maroc du dirigeant Ramdane Abane.
Mohamed Lebjaoui s’est éteint le 24 février 1992. Il repose au carré des Martyrs au cimetière d’El Alia.
Un grand merci à l’ami Philippe Aurousseau qui m’a signalé cet envoi.