189 pages de format 11 sur 18
Photo 1er plat : Léo Aarons
Attentat aux bonnes soeurs est le deuxième épisode des aventures du janissaire Sam Clitonio qui en comptera cinq (les deux premiers dans la collection de la sulfureuse Régine Deforges et les trois derniers dans la collection tout aussi sulfureuse de Jacques de Saint-Paul).
L’auteur qui signe d’un pseudonyme André Navlis s’appelle en réalité Alain d’Ubrieu né en 1947 à Avignon. C’est un écrivain engagé dans les années 1980 dans la constitution de comités de prisonniers alors qu’il purge une peine de dix années de prison.
On voit bien le clin d’œil aux aventures du commissaire San-Antonio, mais ce roman n’a rien à voir avec un roman policier, on n’y trouve que de l’érotisme débridé et torride à presque chaque page.
André Navlis est bien familier de l’œuvre de San-Antonio et on retrouve ici et là des phrases ou des paragraphes entiers qu’aurait pu écrire Frédéric Dard, qui aimait aussi citer des auteurs célèbres dans ses San-Antonio. Ainsi, on peut lire à propos du tract du docteur Carpentier concernant Emmanuelle :
« Certes on peut imaginer Jean Cau, la mimique horrifiée, la prunelle exorbitée, prenant ce tract avec des pincettes et le portant, d’un pas ecclésiastique, vers le purificateur des ouatères. C’est une lecture intéressante et j’ose espérer que des pédagogues éclairés songeront à la mettre au programme, entre les suspensoirs de Pascal et les virils essais de Montaigne ».
et plus loin dans le livre Frédéric Dard est cité :
« Qu’à cela ne tienne, répondit superbement ce plaideur incomparable, dont le dévouement à toutes les justes causes était en passe de détrôner, dans la légende des siècles, les prouesses de mes Hugo et Badinter ensemble, ne vous mettez donc pas carmel en tête, écoutez-moi plutôt !… Quand il n’y a pas de neige, il y a toujours de l’espoir !… Faute de givre, on enfile des perles !… (Je reconnus bien là son pouvoir d’astiquer les mots, une science innée que n’eut pas désavouée ce chenapan de Frédéric Dard…) »
On y trouve aussi des jeux de mots à la façon san-antonienne comme:
– Jeu de Vile Haine
– Laissez- moi vous conseiller gratuitement, chère amie, poursuivit ce défenseur de l’aveugle et de l’eau primée… ou de l’or félin…
– L’abbé Bai (né Dictin)
– Soit que la solitude lui pesât de manière insupportable (à dessein), soit qu’une relecture musclée ( athlète reposé) des commandements divins l’ait tourneboulé (de canon)
– Aphorisme : il ne faut jamais remettre aux lentes mains… ce con peut le faire jouir même..
et, pour finir, des noms de personnes que n’aurait pas désavoué Frédéric :
– Hunter Lope épousat Marisa.
– Marisa Lope …
Voir aussi :
Episode 1 : Accrocs sur la Crau
Episode 3 : Afrique à fric
Episode 4 : La môme Angora
Episode 5 : Croisière blanche