Envoi au parfum célinien de Frédéric Dard à l’attention du journaliste Jean-François Devay écrit en 1967 dans un exemplaire du Service de Presse de l’ouvrage C’est mourir un peu.
A Jean-François Devay,
le plus téméraire
des lyonnais,
ce voyage au bout de la nuit
en toute amitié
Frédéric Dard
1967
Né le 15 octobre 1925 à Lyon, Jean-François Devay fait sa scolarité à Lyon puis à Saint-Chamond avant de s’inscrire à la faculté de droit de Paris. Diplômé de l’Ecole libre des sciences politiques, il déploie, tout en poursuivant ses études universitaires, une grande activité dans la Résistance.
Dès 1943, en effet, il milite dans le réseau des Jeunes Chrétiens Combattants, dont il dirige l’organe clandestin, Nouvelle jeunesse, réseau et journal bientôt rattachés au Mouvement de libération nationale. La part qu’il prend à la libération de Paris, notamment aux combats pour l’Hôtel de Ville, lui vaut d’être décoré de la médaille militaire. Il était d’autre part titulaire de la croix de guerre et de la médaille de la Résistance.
Secrétaire de rédaction à l’agence France-Presse à partir de 1945 (et jusqu’en 1951), il assume simultanément, à partir de 1947, la responsabilité de la rubrique universitaire, puis de la rubrique spectacles de Combat. Chef du service spectacles, puis directeur des informations à Paris-Presse-l’Intransigeant de 1951 à 1958, il devient alors rédacteur en chef de Jours de France, puis rédacteur en chef aux publications Paris-Match avant de devenir directeur des services d’information à France-Soir (1960).
C’est alors qu’il fonde l’hebdomadaire Minute, dont le premier numéro parait le 6 avril 1962. Son succès commercial s’affirme rapidement. Tribune d’un style particulier et alors nouveau, où se mêlent la satire, la critique politique parfois féroce, les » révélations » et les règlements de comptes. Minute et son directeur se situent au carrefour des tendances de droite sur l’échiquier politique français en même temps qu’ils s’adressent tout particulièrement aux rapatriés d’Afrique du Nord.
L’hebdomadaire va dès lors faire l’objet de nombreux procès en diffamation que lui intentent des personnalités très variées : Mme Nhu, Me Floriot, MM. Pierre Lazareff (à plusieurs reprises, ce qui vaudra même à Jean-François Devay des condamnations à des peines de prison avec sursis), Maurice Duverger, Jacques Foccart (alors secrétaire général à la présidence de la République pour la Communauté et les affaires africaines).
Jean-François Devay décédera d’un cancer du poumon en 1971, à l’âge de 45 ans.